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Faux miel, comment le reconnaître ?

Faux miel ou vrai miel ?

Substance noble, le miel d’abeilles fréquemment appelé « vrai miel » par ses consommateurs est une denrée naturelle aux multiples bienfaits contrairement au “faux miel” . De nos jours, le miel authentique est accessible à tous et se commercialise essentiellement sur les marchés, dans les magasins spécialisés ou dans les rayons des épiceries. Il existe une gamme plutôt supérieure que l’on retrouve dans des boutiques spécialisées notamment les épiceries fines. Son prix varie selon une multitude de critères, tels que la quantité récoltée, la région de production, le lieu de transhumance, l’année de sa récolte, les difficultés à l’extraire …

Le « faux miel » et ses appellations

De nombreuses appellations telles que « faux miel », « miel impur », « miel falsifié » ou encore « miel artificiel » sont fréquemment utilisés de la part des consommateurs. Il serait plus juste de désigner ces adultérations par mélange de miel ou miel frelaté.  En effet, ces miels sont généralement confectionnés à base de miel auquel une autre substance a été ajoutée. Généralement, est additionné, du sirop de glucose, de la gélatine, du dextrose, ou d’autres substances qui n’ont pas de lien avec du nectar floral. Le produit correspond bien à du miel d’abeilles mais le respect de l’origine, de l’appellation ou des proportions en est tout autre…

L’existence du miel frelaté 

Connu pour ses bienfaits depuis la nuit des temps, le miel est considéré comme un mets tant vertueux que délicieux. Le miel s’est même vu appelé le nectar des dieux par certaines civilisations et religions. Si les dieux l’appréciaient, nous aussi on en raffole.

Aujourd’hui, c’est 45000 tonnes de miel consommé annuellement par les Français et seulement un tiers produit sur le territoire français. Ce qui représente une importation d’environ 30000 tonnes de miel selon FranceAgrimer (Établissement National des Produits de l’Agriculture et de la Mer).

Production / Importation du miel en france

« La France est le 7ème pays importateur en volume au monde avec 34 850 tonnes en 2020. Elle importe son miel principalement depuis l’Espagne avec 20 % des volumes importés, l’Ukraine (13 %), l’Argentine et l’Allemagne (10 % chacun) et la Chine (9 %). Les importations de miel ont progressé de 6 % entre 2019 et 2020. »

L’importation est-elle responsable de l’adultération du miel ? Faux miel ou vrai miel ?

NON ! l’importation n’est pas responsable de l’adultération des miels, mais elle la favorise considérablement.

Il ne s’agit pas de dire que tous les miels importés sont des miels de mauvaise qualité, ou frelatés mais si l’on se concentre particulièrement sur la chine. Ce pays a doublé ses exportations de miel depuis une dizaine d’années alors que son nombre de ruches n’a quant à lui augmenté que de 13 %. On comprend bien que si le miel coule à flot, les Chinois ne peuvent pas le sortir de leurs chapeaux…

Dilué, coupé, mal étiqueté…

Si les Chinois ont commencé par couper leur miel avec de l’eau, ils se sont vite rendu compte de l’absurdité de cette méthode. Effectivement, le miel n’avait pas le temps d’arriver jusqu’à bon port qu’il avait déjà fermenté pendant le transport dû au taux d’humidité trop élevé

Par la suite, dans les années 2000, ils ont commencé par rajouter des sucres exogènes, notamment le sirop de glucose… mais en trop grande quantité le miel cristallisait beaucoup plus vite que notre miel de printemps par exemple alors qu’il fait partie des miels qui cristallisent le plus rapidement. Il faut ici rappeler que les miels chinois ont été interdits d’importation dans l’UE entre 2000 et 2003 en raison de ces soucis de qualité.

Bien entendu, ils ont rétabli les proportions en rajoutant du fructose pour respecter le ratio contenu dans le miel naturel en plus grande proportion que dans les miels qui restent liquide longtemps comme notre miel d’acacia ou notre miel de châtaignier. Cet ingrédient quant à lui a la particularité de conserver le miel liquide beaucoup plus longtemps. Vous trouverez plus d’information concernant la cristallisation du miel dans notre article blog les différences entre un miel liquide et cristallisé.

Un peu plus tard, le subterfuge fut révélé … Évidemment, un assemblage de sirops artificiels ne contient pas de pollen…  Alors que nos abeilles en font tomber accidentellement dans le miel naturel.

Depuis cette période, ils ajoutent méticuleusement du pollen, de manière à ce que leurs produits soient quasiment indétectables par la DGCCRF. D’autres techniques existent toutefois.

Autres techniques d’adultération

Il existe également d’autres techniques d’adultération, celles-ci sont d’une importance moindre puisque nous restons sur du miel d’abeilles. Il n’y a donc pas tromperie sur la marchandise mais tromperie envers le consommateur. Effectivement, dans ce cas, le produit ne correspond pas aux mentions stipulées sur l’étiquette, ou alors elles sont manquantes. Quelques techniques utilisées :

  • Indication de l’origine erronée ou absente
  • Traçabilité volontairement dissimulée
  • Allégations de santé non autorisées
  • Emploi du terme « montagne » sans autorisation préfectorale
  • Miel sans dominante florale désigné « miel monofloral »

 Rassurez-vous entre temps les méthodes d’identification et les machines utilisées par les laboratoires ont évoluées.

À quoi reconnait-on un « faux miel » d’un « vrai miel » ?

Contrairement à ce que l’on peut souvent lire ou entendre, il n’existe pas de méthode artisanale ou maison pour savoir si un miel est pur. Le seul moyen est une analyse en laboratoire. Il existe plusieurs laboratoires en France qui permettent d’identifier la véracité du miel. On peut par exemple citer le Laboratoire d’expertise des miels dans le Jura. En Belgique, on peut également citer le CARI dont les compétences sont reconnues internationalement. Seuls ces laboratoires peuvent s’assurer de l’authenticité du miel. Pour cela, ils utilisent des machines très sophistiquées qui permettent de contrôler le miel suivant plusieurs critères :

  • Analyses physico-chimiques
  • Analyses sensorielles
  • Analyses microbiologiques
  • Analyses palynologiques (polliniques)
  • Analyses d’adultération
  • Recherche d’agents pathogènes et de parasites
  • Analyses de résidus
  • Analyses nutritionnelles
  • Autres types d’analyses (dont OGM)

Concrètement, il est très difficile voire impossible de faire la différence entre du miel frelaté et du « vrai miel » avant de l’acheter, c’est-à-dire lorsque celui-ci est encore dans son contenant. Néanmoins, la DGCCRF et les techniques utilisées en laboratoires permettent de réguler les fraudes.

Grâce à ces laboratoires, ce sont plusieurs milliers de pots qui sont ré-étiquetés chaque année. Nous allons voir maintenant comment éviter de passer pour le dindon de la farce.

Nos astuces pour ne pas confondre un “faux miel” d’un “vrai miel” :

Quelques astuces pour identifier un miel français de qualité et enfin profiter de toutes ses vertus !

  • Privilégier autant que possible les produits locaux ou possédant une AOP.
  • Éviter les miels “premiers prix”
  • Éliminer les mélanges douteux avec la mention suivante sur l’étiquette « Mélange de miels originaires et non originaires de l’UE ».
  • Eviter d’acheter son miel en grande surface,

L’ensemble des ces conseils sont détaillés dans l’article, Comment choisir mon miel en 7 étapes.

Pour les plus expérimentés, la couleur du miel peut nous permettre d’identifier la véracité du produit. Par exemple, du miel d’acacia cristallisé est plutôt rare, de même pour un miel d’acacia orangé… Dans le premier cas, il y a des chances pour que ce soit une association (naturelle ou non) entre le miel d’acacia et celui de printemps, tandis que dans le second, ce serait plutôt une association avec de la ronce…

Quel est le meilleur miel ?